From Douarnenez to Dublin : saison 3, épisode 3

Porth Dinllaen

Avant de quitter le pays de Galles, nous avons attendu une petite accalmie pour visiter la ville. Pour nous, pauvres ignares, ce village devait être hanté de peu d’âmes, buveurs de pintes invétérés, dans un lieu triste à mourir ! Que nenni !

Notre petite annexe débarque sur une plage bondée ; quand je dis bondée, cela signifie aussi densément colonisée que certaines plages du sud de la France en été avec très peu de zones pour débarquer ou marcher.

Pourtant le ciel n’est pas d’un bleu azur, et il souffle 25 noeuds, et cela semble suffisant pour les Gallois qui se pavanent en mini bikini pendant que vos narrateurs se les pèlent en Gore-Tex, pantalon et pull (oui, pull !!).

Les gardes côtes du pays de galles, tu espères ne jamais avoir à prononcer ça à la radio !

En tendant l’oreille, nous entendons du gallois, puis de l’anglais à l’accent très londonien. C’est très simple : si vous ne comprenez rien du tout, alors c’est du gallois.

Cette ville sera une belle surprise; au lieu de village perdu, c’est à priori, une superbe station balnéaire connue pour ses plages de sable, son club de Golf au bord de la mer et ses pubs charmants. Pour le golf ce n’est pas une plaisanterie, on prend ça très au sérieux ici : on pense tout de suite à la destinée de ces balles de golf qui finissent dans l’océan après un tir dans des rafales à 40 noeuds mais visiblement le business bat son plein.

Soit c’est du Gallois, soit le mec qui a conçu le panneau s’est endormi sur son clavier !

Résumons l’affaire à ceci : nous avons très bien mangé dans un petit restaurant sans prétention.

Nous avons goûté une bien bonne pinte locale chez un petit brasseur (où nous vous défions de trouver des touristes à part nous !) avant de finir à gambader dans un champs de maïs au coucher du soleil.

Elle est pas belle la vie ?

Sans compter ce florilège d’honesty box : oeufs frais, légumes, petits bracelets fait main, etc…on prend le produit, on met les pièces dans la boîte. Inimaginable en France, entre les voleurs et la répression des Fraudes pour savoir si on a un numéro de Siret pour vendre. Ici, aucun souci !

Le retour en soirée nous offre une plage beaucoup plus calme, dans un lieu dépaysant au possible, une impression d’être, pour un temps, seuls au monde.

Retour en soirée, forcément c’est moins bondé ! On voit le sharki en mini au fond de la baie !

Failte en Irlande !

Quittant les berges Galloises par un matin brumeux et pluvieux (et venteux), nous nous apprêtons à franchir les petits 50 milles qui nous séparent de l’Irlande. La zone est protégée, la mer est magnifique; à l’exception de quelques grains « surprise » qui chatouillent l’anémomètre et donnent un peu d’adrénaline à l’équipage tout au long du trajet. Une traversée tout en douceur, sauf à l’arrivée où des vents surprenants nous attendent, avec un gentil 30 noeuds de face et une mer chaotique dans la baie de Dublin. Il y a la rivière Liffey qui nous fait face + le courant opposé + le vent dans un autre sens… Ainsi, le cri moqueur de chaque oiseau marin séchant ses ailes sur sa bouée suit le sillage du pauvre Nos Limites dont les haubans grincent à chaque rafale.

Notre spot d’atterrissage sera la Scots Man’s bay. Un « pelican of London », vieux gréement Anglais, nous salue de son immense pavillon à l’arrivée.

Le mouillage avec vue imprenable

La magnifique et grande baie est sableuse, juste à côté d’un immense port que nous avons choisi comme refuge; la baie est un peu trop ouverte sur la houle des nombreux cargos qui passent dans notre dos mais l’accueil par un groupe de dauphins permet immédiatement de recentrer notre esprit.

Et devant nous : la ville de Dun Laoghaire (prononcez DONNE-Lé-RI ou DONNE-LI-RA, cela dépend des différents accents Irlandais). Nous apprendrons la prononciation grâce à Tony, notre capitaine de port, qui a dû bien rigoler en nous entendant prononcer « Don LAOGHERE » 20 fois à la radio, ce qui explique qu’il n’ait pas répondu tout de suite :)).

Nous avons appris d’autres mots en gaélique comme « Fáilte » qui veut dire bienvenue (là aussi prononcez FAUL-TCHEUH); ou EIRE (Aïe-la) ; j’imagine la tête des anglais qui essaient de prononcer ces mots ! Bref, la langue gaélique est fascinante, presque gutturale, néanmoins peu d’Irlandais la parlent en comparaison du Gallois (500 000 personnes tout de même pour les Gallois).

Dublin

La capitale ! A seulement 20 minutes de train de Dublin, notre petit poste avancé a une situation idéale : loin du tumulte de la ville, et tout de même un accès facile à l’abondance.

Nous voici débarqués à 9h du matin à temple bar, le quartier mythique et surtout ultra touristique. Exception faite de ce matin : les touristes semblent plutôt noctambules, nous offrant les ruelles vides et nous rendant la marche facile dans ce dédale citadin. C’est une ville jolie, à taille humaine, évidemment rongée par l’ultra-tourisme, mais nous nous y attendions. Un petit déjeuner full Irish dans l’estomac (saucisses, bacon, pain, oeufs, thé et black pudding) nous reprenons notre route. Concernant le pudding, ce ne sont pas des gâteaux : c’est une sorte de boudin noir où on remplace le sang de porc par du gras de mouton et de boeuf, avec juste un peu de sang pour la couleur; mieux vaut ne pas savoir ce qu’il y a dedans…par contre, cela tient au ventre !

Notre visite dans le musée d’histoire nous apprend que Dublin était un village avancé Viking fondé vers l’an 800, avant de devenir Anglais puis la capitale de la république d’Irlande ! Rappelons à nos lecteurs que l’Irlande n’est devenue vraiment indépendante qu’en 1949 ! Plutôt très récente l’affaire… Le pays est clairement tourné vers l’extérieur, franchement pro-Européen et, en tant que Frenchies, nous nous sentons accueillis très chaleureusement chaque fois. Les interactions sont ponctuées d’essais de français. C’est une sacrée différence avec l’Espagne, où le français moyen était vu comme un rustre sale et impoli. Cependant, nous espérons que, cher lecteur, chère lectrice, tu ne considères pas l’équipage du Nos Limites comme « moyen ». 🙂

Le capitaine au pilori !! l’équipage se rebelle !

Evidemment, nous faisons fi des visites trop cliché comme « la fabrique de Guiness », la divine boisson Irlandaise était nommée ici « mother’s milk ». Si ils appellent ça du lait de maman, j’imagine que sa consommation commence assez jeune et cela se traduit concrètement. Fabrice se fera heurter par une dame avec sa poussette en plein Dublin, dame qui, visiblement, avait dû faire plusieurs fois la visite de la brasserie dans la journée…

Parsemée de cathédrales magnifiques, Dublin rayonne comme une capitale culturelle; les bibliothèques sont accessibles, les librairies fleurissent à chaque coin de rue, et certaines disposent même d’un petit café. Le Dublinois est poli et calme, impossible de comparer cela à une capitale grouillante comme Paris. Le musée de l’émigration irlandaise, musée d’histoire, de l’histoire du rock n roll irlandais, etc… vous en avez pour tous les goûts.

L’équipage, lassé malgré tout de cet univers urbain, a décidé d’explorer l’immense jardin botanique, totalement gratuit, et ses serres en fer forgé du XIX ème siècle. C’est un havre de paix, où les écureuils viennent quémander leurs graines, et où le spectateur navigue dans toutes les régions du monde en l’espace d’un après midi. Nous avons compris l’utilité des serres : ce n’est pas pour garder la chaleur (il y fait plutôt frais d’ailleurs), c’est pour la pluie ! A chaque gros grain, les visiteurs se précipitent dans les serres en attendant le calme, puis ressortent comme les animaux d’une forêt après le déluge, malin !

Nos visites à Dublin seront toutes différentes, et heureusement assez loin des visites « types » conseillées sur les guides.

Mention spéciale pour l’Irish stew tout de même, un superbe ragout Irlandais à l’agneau, délicieux avec du pain noir à la Guiness.

le fameux Irish Stew

Dun Laoghaire

En attendant, la découverte du lieu s’impose : cafés, promenades, petits déjeuner, encore promenades, et parfois Pubs !

parfois il y a du soleil, on profite du bateau !

Avides de bricoler encore et encore, nous nous dirigeons vers les deux gros shipchandlers de la ville. Chaque fois, c’est comique.

– vous avez des vis en inox ? Non désolé

– des pompes à eau ? Non, désolé

– des raccords pour les tuyaux d’eau ? Non désolé

(Au cas où vous ne l’auriez pas compris, on doit changer la pompe à eau manuelle !)

Le magasin est immense, mais il nous donne l’impression d’une succursale de mode nautique plutôt que d’un vrai ship !

Cette escale aura été l’occasion de bien éprouver le chauffage, de finir d’isoler le bateau avec nos panneaux de liège, et surtout de comprendre ENFIN d’où venait la fuite d’eau; la pluie, ça sanctionne immédiatement l’efficacité de notre travail !

N’oublions pas enfin, le farmer market, tous les dimanches dans la ville !

Vaste fumisterie: des tomates de Hollande à 10 euros le kilo, des abricots Polonais à 14 euros le kilo…nous restons dubitatifs et à deux doigts du fou rire (5 fois plus cher qu’en supermarché, qui, lui, vend des produits irlandais délicieux). Sympa de promouvoir les fermiers de hollande, mais cela confirme que le touriste local est parfois dupe. Nous passons notre tour en allant déguster un café et un scone locaux cette fois-ci !

petit déjeuner à Dun Laoghaire avant le farmer market ! rires

Le Nos Limites voit passer les dépressions au dessus de ses mâts, impatient de reprendre la route vers le sud. Prochaine escale de longue durée : la Normandie, pour attendre l’hiver sagement avant de reprendre la route encore plus au nord dès que les dépressions choisiront un autre trajet que le nôtre.

4 réponses à « From Douarnenez to Dublin : saison 3, épisode 3 »

  1. merci Céline ,toujours très instructif !!

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  2. Avatar de peacefully628f898e0c
    peacefully628f898e0c

    Toujours des difficultés avec les commentaires. Je fais un essai. !!

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  3. Avatar de peacefully628f898e0c
    peacefully628f898e0c

    Cc ts les 2, 

    Mon mari Didier ingénieur de l’AC…je me demande si les avions ont pu voler avec ses compétences !!!!car il me faut recommencer mon msg …

    Céline, comme je te l’écris à chaque fois,  quel bonheur de te lire; si un jour tu décides de changer de métier, écris des guides touristiques, tu feras fortune car tu es bien meilleure que le Lonely Planet, to humour fait merveille.

    Dès que vous redescendez en Normandie, faites nous signe…nous y partons cette semaine pour assister à la foire de Lessay ds le Cotentin, une des plus anciennes foires de France, puisqu’elle remonte au Moyen âge …11ème; ns y arriverons dés le jeudi, car vendredi c la foire aux chevaux et aux ânes…repas prévu avec mouton du Pré salé …enfin, on peut tjrs y croire ms vu le nombre d’épaules et de gigots qui st consommés, je doute fort qu’ils viennent ts des prés salés…..mauvais esprit que je suis! On reviendra par Pontorson car d’après nos amis toulousains, il y a un gîte tenu par un Anglais  génial..le gîte et l’Anglais…et cerise sur le gâteau, la 7ème merveille du monde n’est qu’à 12 kms et éclairé, ça devient la 1ère merveille du monde..vs savez que je suis normande et à peine chauvine…Attention l’ Anglais, c ns les Normands qui vous avons envahis..oui je sais, ça remonte à….oh là là 1066!!!!ms qd même faut pas l’oublier…

    Ns sommes à Vannes jusqu’à fin octobre;  hier ns avons pu sortir en bateau sur le golf, Didier dirait ds le golf…dimanche, ns sommes allés à la Trinité car un neveu d’un copain va participer à la mini transat…ms ct tellement sécurisé que Didier n’a pu voir ni le marin ni le bateau ….alors on va peut-être aller aux Sables pour le départ…

    Plein de grosses bises à vous 2 et bravo Nos Limites 

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    1. Nous vous confirmons que le message est reçu :).

      Merci pour ce gentil commentaire. Nous allions redescendre aujourd’hui sur la Normandie MAIS un sérieux coup de vent sur les îles Britanniques nous bloque la route :). Le saligaud !

      Idéalement nous redescendrons dans la dernière décade de septembre, quand ce fucking anticyclone viendra nous gonfler les voiles :).

      Bises à vous, nous vous tenons au courant, bon séjour en Normandie :).

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