D’une façon imprévue, notre périple a continué vers Rome en juin 2024. Au départ de l’île de Ponza, la traversée nous fait remonter vers le Nord… avec la chance d’avoir une mer calme, un vent parfait au portant, lequel nous a porté sur 50 miles.
Nous décidons de couper la route en deux et de faire escale à Nettuno, une jolie ville côtière très calme et agréable et dont nous apprendrons plus tard qu’elle a été fondée par Mussolini (Dixit notre guide locale préférée, Giulia). Nous comprenons rapidement l’intérêt du petit vélo pliable embarqué dans le Nos Limites, avec les kilomètres de routes planes qui nous attendent. Au programme, dégustation de bières locales, de Hamburgers à damner n’importe quel gastronome « typiquement » Américains et surtout l’immanquable match de football en version écran gé(n)ant devant absolument tous les restaurants (ambiance locale). La ville est propre, ouverte par de grandes avenues types Haussmanniennes, les piétons y sont rois et nous avons le plaisir de déguster un caffé dans un bar tenu par une dame d’un certain âge et qui sait mener son affaire.

Nettuno c’est aussi notre premier port Italien !

Dès le lendemain matin (plutôt midi en fait), le départ est donné pour Rome. La ville millénaire a la caractéristique de n’avoir aucun port à proprement parler, située à 25km de la mer…nous voilà donc à la recherche du fleuve Tibre.
Nous guettons les bras du fleuve sur la carte mais c’est surtout l’odeur terrible et la couleur jaune du fleuve se déversant dans l’estuaire qui nous indiquent la voie.
Et pour atteindre la marina au fin fond du Tibre, il faut passer les fameux Ponts de Fiumicino, qui s’ouvrent à 8 heures le matin et le soir plus ou moins 30 minutes, la rigueur à l’Italienne. :).


En bon français stressés, nous sommes évidemment beaucoup trop en avance à l’aplomb du pont, nous obligeant à nous amarrer à quai avec quelques sueurs froides. Et enfin, l’ouverture (qui a failli se refermer aussi sec…) des ponts. Nous atterrissons enfin à FIUMICINO, ville boudée, qui ne sert que de passage à des millions de personnes pour l’aéroport et qui a pourtant été notre sympathique refuge pendant presque deux semaines.
Amarrés sur les bords du Tibre, dans une marina familiale, avec un petit jardin en face (des millions d’araignées qui vont nous accompagner ensuite se sont faufillées à bord, même en tête de mât…), du cuisinier Maurizio sur un bateau voisin qui nous a régalés…N’oublions pas la gentillesse de l’accueil et la sensation vraie d’être comme à la maison.

On y trouve un vaste choix de restaurants à prix modiques qui nous accueillent sans problème à 23 heures !

Après une découverte de quelques jours de Fiumicino, le bus nous emmène directement sur l’autoroute direction Rome; la vitesse dépasse largement les 5 noeuds, difficile de se réhabituer à ce rythme. Nous arrivons au coeur de la ville le jour de la San Pietro, saint patron de la ville (comme à Ponza…le destin !) avec notre guide Giulia, qui a été mon interne et avec qui j’ai gardé une relation privilégiée. La ville, grande surprise, est vide : pas de klaxons, pas de circulation, c’est un jour férié mais à Rome seulement. Nous voici partis pour le tour des « attractions » touristiques les plus en vue.
Premier choc émotionnel : cette foule immense et compacte qui se presse devant une fontaine pluri centenaire, pour capter la meilleure photo Instagram dans une chaleur suffocante (38 degrés).

La fontaine de Trevi est splendide, mais immédiatement altérée par cet attroupement de Sapiens qui ont plus d’attirance pour l’écran de leur smartphone que pour la beauté du lieu. La fuite vers d’autres espaces viables semble alors la meilleure solution. Nous voici en route pour la place d’Espagne où il est même devenu interdit de s’asseoir sur les marches en raison de l’affluence (les amendes pleuvent), la police locale est tout de même débordée par le monde et les marches deviennent peu accessibles en quelques minutes. Nous voici déboussolés.
Alors Giulia, notre guide locale, nous propose autre chose, plus tranquille et la vision du jardin des Narancia est comme une oasis de fraîcheur dans cette journée. Il faut imaginer un grand parc avec un belvédère sur la ville, et l’odeur des agrumes qui se mélange à la sécheresse de l’air, les crissements des pas sur le gravier fin qui soulève une fine poussière et l’ombre tiède apportée par les pins parasols….Rome c’est aussi cela !

C’est aussi les restaurants discrets qui servent des mozzas fabuleuses, et qui ont des cartes des vins longues comme le bras et qui font saliver et où les repas commencent à 14h30 et finissent à 17H00.. La visite se termine ensuite dans la voiture climatisée (quelle grâce), avec la vision du Colisée, encore debout 2000 ans après, des rues pavées où les voies sont imaginaires, et où la ceinture n’est pas vraiment obligatoire sur les sièges arrières ! Le retour en bus à Fiumicino est teinté par le souvenir de ces contrastes passant par les extrêmes et, bien convaincus qu’une journée rapide ne permet pas de découvrir une ville, nous réservons un petit hôtel familial dans un quartier résidentiel de Rome quelques jours plus tard, à deux pas de Trastevere, le quartier « bobo, urbain ».
Le sur-tourisme nous a fait sortir des itinéraires de visites conseillés. Les trekkings urbains nous font gambader le long de Trastevere, dans le tram peu fréquenté par les touristes de passage (il ne dessert pas le centre). La plus belle surprise est le quartier juif, parfaitement préservé, propre, animé sans excès. On y trouve autant de monuments splendides que de restaurants et l’odeur de la viande grillée nous suit de près. La nuit sera propice à la visite du Colisée, où nous nous retrouvons tous les deux seuls, après un grain de quelques minutes seulement qui aura suffi à vider la place de ses visiteurs.

La deuxième journée est consacrée aux basiliques les plus anciennes de Rome : Santa Maria de Trastevere et Santa Maria Maggiore, 200 après JC pour la plus ancienne; des basiliques vides, calmes et magnifiques. Il y a tout de même 900 églises à Rome, autant voir les plus belles. La basilique Saint Pierre n’est même pas au programme considérant l’afflux de touristes observés sur les trottoirs à son approche.


Le jardin botanique est une surprenante promenade de 3 heures en plein coeur de la ville, avec des serres aux orchidées, et une variété incroyable d’arbres et d’arbustes de tous types, avec un plaisir fou à parcourir le jardin d’herbes médicinales en pleine floraison et le fameux jardin japonais.

Que retenir de cette escale à Rome ?
D’abord la visite de la ville, autant de découvertes à chaque coin de rue et l’agréable sensation qu’on pourrait y passer une vie en ne la connaissant pas totalement. Il faut faire abstraction de la saleté omniprésente qui n’échappe pas aux grandes villes et à la foule (même elle se concentre dans quelques spots seulement). Vivons comme les Romains à Rome.
L’escale a également permis de modifier le rail de la grand voile à quai, de refaire (ENCORE !!) du mastic, Fabrice perce quatre trous pour un seul que je bouche :). Nous avons acheté du matériel nautique et surtout des nouvelles écoutes de spi et de trinquette en France classé comme « matériel sportif », merci Ryanair pour les 30 euros au lieu de 45 euros du bagage enregistré (astuce du jour, je sens que nous allons devenir très sportifs).

Malgré nos réticences initiales, ce séjour nous a donné l’opportunité de découvrir une ville somptueuse, chargée d’histoire et que nous redécouvrirons avec plaisir peut être lors d’une prochaine escale.

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